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Campagne du Soldat Auguste MARLANGEAS

7éme Régiment d'Infanterie

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Auguste MARLANGEAS est appelé comme 2ème classe le 15 novembre 1904 au 63ème Régiment d'Infanterie caserne Beaupuy à Limoges.

Il est mis en disponibilité le 12 juillet 1917, un certificat de bonne conduite lui étant accordé.

Il fait deux périodes au sein du 63ème Régiment d'Infanterie, la première du 24 août au 15 septembre 1910, la seconde du 11 au 27 avril 1912.


Rappelé le 1er août 1914 il rejoint le 7ème Régiment d'Infanterie basé à Cahors le 12 août 1914.



Le Régiment s'est embarqué à la gare du Dorat dans la journée du 7 août pour débarquer à Villers- Daucourt (Marne) et gagner les cantonnements de Dommartin, La Planchette, Dampierre-sur-Sauve, Chaude-Fontaine, Braux-Sainte-Cohière, Argers et Sainte-Menehould. C'est là que Charles DEMARTIE rejoint son Régiment.

Le 11 août 1914, la 23ème Division, ayant terminé sa concentration, commence son mouvement vers le nord-est, par une chaleur torride. Le Régiment traverse l'Argonne, et nous le trouvons successivement Le 11 août à Le Claon, Neuvilly, Sainie-Menehould. Le 13 août à Charpentry, Cheppy-Vérry, Neuvilly. Le 14 août à Doulcon, Cléry-le-Grand. Le 15 août, à Mouzay. Le 16 août à Nepvant, sur les bords de la Chiers.



Le combat de Pin-Izel (Belgique) - le 21 août 1914.


Dans la soirée du 20 août 1914 l'offensive générale est ordonnée. Le Régiment quitte Nepvant en tête de la Division dans la nuit du 20 au 21 août, à minuit et se dirige, par la Ferté-sur-Chierset et Margut sur Villiers-devant-Orval, où il franchit la frontière belge. Là, il reçoit l'ordre de pousser son gros sur la route de Pin-Izel jusqu'à environ trois kilomètres au-delà de l'Abbaye-d'Orval et de rester en position d'attente sur la route. Le stationnement est couvert par les postes poussés jusqu'à la lisière nord de la forêt d'Orval.

Vers midi l'ordre est, donné de se diriger sur Pin-Izel. On se met immédiatement en marche. Au moment où la colonne débouche de la forêt, une violente fusillade se fait entendre, 2 bataillons sont attaqués par des troupes ennemies venant de l'est. Le 3ème bataillon qui suivait la route, est dirigé rapidement sur Pin avec mission de tenir le village. En même temps, les éléments du 2ème bataillon qui débouchent de la forêt entre la station de Jamoigne et la route de Pin, marchent sur ce dernier village et prolongent la droite des unités déjà engagées. Le 1er bataillon se rassemble à la lisière nord de la forêt un peu à l'ouest de la route. Le mouvement de l'ennemi est enrayé et vers 15h30, après un violent orage et une pluie diluvienne, le 1er bataillon est appelé à son tour à Pin pour donner l'assaut qui se déclanche victorieusement. L’ennemi recule, abandonnant ses blessés et ses morts.

Le 22 août, le Régiment se remet en marche dans la direction du nord. Arrivé au nord de Staitmont il est arrêté. Vers 17 heures, le mouvement en avant est repris. Quelques instants après, un violent bombardement ennemi oblige les éléments engagés à s’arrêter. Une de nos batteries est contrainte d’amener les avant-trains et des éléments d’infanterie commencent même à se replier. C’est alors qu'un assaut général de tous les éléments de la division qui se trouvent à portée a lieu. L’ennemi cesse son tir, et nos troupes reprennent leurs positions et elles bivouaquent au nord de Menugoutte.

Les corps voisins fléchissent sous la violence du choc de l'ennemi. Le 23 août, la retraite est ordonnée. Le régiment repasse la frontière belge à Villiers. Le 24 août, il occupe le front compris entre le chemin allant de Puilly au bois de Fromy, et le chemin à deux cents mètres ouest de la côte 268, sur les hauteurs sud de Puilly. Sous nos feux de 75 et de notre fusillade, l'ennemi subit de lourdes pertes et cherche en vain à déboucher des bois. Mais à notre gauche, la situation s'est aggravée. le 25 août, la retraite continue. Le Régiment se dirige sur Inob où les 1er et 2ème bataillons reçoivent l'ordre de gagner Autreville pour occuper le village et les hauteurs à l'ouest, tandis que le 3ème bataillon se porte sur Beaumont.

A 15h.30, le 2ème bataillon quitte Autreville pour s'établir aux avant-postes sur les hauteurs de Malandry. Il se heurte à des fortes avant-gardes allemandes qu'il attaque sans hésitation. L'ennemi n'ose pousser plus loin. Derrière nous, en hâte, les convois passent la Meuse. Le 26 août, les trois bataillons s’établissent dans l’après-midi sur les hauteurs de la rive gauche de la Meuse entre le ruisseau Wamme et la rivière ouest du bois de la vache. Dans la nuit le 2ème bataillon est alerté et se rend à Lélanne. Le 27, le Régiment reste sur ses positions et s’y organise.



Beaumont - le 28 août 1914.



Le 28 août, les bataillons sont rassemblés vers six heures près du mausolée de Beaumont. Le Régiment va participer à la bataille engagée contre les forces allemandes qui ont débouché sur la rive gauche de la Meuse, Le 2ème bataillon venant de Lélanne se porte à l’attaque du bois de l'Hospice. Le 3ème bataillon est détaché en soutien d’artillerie. Le 1er bataillon s’engage dans l’après-midi et attaque les bois à huit cents mètres au nord-est de la ferme de la Thibaudine. Le combat fait rage et se termine le soir par un brillant assaut : des morts allemands jonchent le terrain, des prisonniers restent entre nos mains. Le Régiment bivouaque sur ses positions de la veille. Les 29 et 30 août, la retraite continue par Brieulles, Quatre-Champs et Ballay



Combat du bois de Voncq - le 31 août 1914.


Le 31 août, vers cinq heures, le Régiment se met en marche avec ordre de se porter sur Neuville et Day pour interdire à l’ennemi le débouché du canal vers La Coques. L’itinéraire est Vandy, Terron-sur-Aisne, chemin de la côte 124. Vers 8 heures au débouché des bois de Voncq, la fusillade éclate ; le 3ème bataillon se déploie vers la côte 160, face à La Coques, le 2ème bataillon à sa gauche, le 1er bataillon est en réserve à la lisière du bois. Devant les attaques de l’ennemi, les deux bataillons engagés tiennent bon. Vers quinze heures l’attaque s’accentue : une compagnie du 1er bataillon est envoyée en renfort. La dernière compagnie organise la lisière du bois pour protéger un repli éventuel. Le Régiment est donc engagé en entier, il résiste tout le jour aux attaques violentes de l’ennemi sous une fusillade intense et un bombardement par obus de gros calibre. Au soir, le régiment qui a empêché toute progression de l’ennemi se replie par ordre et sans être inquiété d’abord sur le Plateau des Alleux, puis sur Terron-sur-Aisne où il bivouaque.



Somme Py - le 2 et 3 septembre 1914.


Le 1er septembre, le régiment se dirige sur Challerange, d’où il repart à vingt heures pour Tahure par Cernay en Dormois, Bouvroy et Ripont. Il y arrive le 2 septembre vers quatre heures du matin après une marche des plus pénibles. A peine deux heures de repos et le Régiment se remet en marche. L’ordre est de tenir Somme-Py le temps nécessaire pour protéger le repli des troupes aux avant-postes et assurer l’écoulement des convois. A huit heures, les bataillons sont en place, le 1er bataillon à Somme-Py et au nord du village, le 2ème bataillon dans le ravin au sud-ouest de la côte 141. A neuf heures, un combat très sévère s’engage. Couverte par de violentes rafales d’artillerie, L’infanterie allemande attaque résolument sur toute la ligne et le bataillon éprouve des pertes sérieuses dans Somme-Py en flammes, il tient bon cependant. Vers midi, l’ordre lui en étant parvenu, il se retire sur la ferme Navarin. Le 2ème bataillon se replie à son tour sur la butte de Souain où il reforme ses unités. Le soir, il est dirigé sur Suippes, où l’ordre lui parvient de se rendre le 3 septembre au matin à Châlons, pour la garde du Quartier Général de l’Armée.

Le 3 septembre à 0h30, l’ennemi déclanche une attaque sur nos positions de la ferme Navarin. Le 2ème bataillon résiste pendant deux heures, puis se replie sur Suippes. Le 3ème bataillon qui a passé la nuit à la bute de Souain, est attaqué dans la matinée du 3 septembre par des forces supérieures. Il résiste magnifiquement et protège ainsi la retraite du Corps d’Armée. Il quitte sa position à la dernière extrémité et se dirige vers Somme-Suippes. Il venait de dépasser ce village, quand il fut soumis au feu violent de l’artillerie d’une division de cavalerie allemande, qui l’obligea à obliquer vers le sud-est sur.

Dans ces deux journées, le Régiment avait perdu plusieurs centaines d’hommes. En voyant la longueur du chemin parcouru, en songeant aux fatigues imposées par les combats, les marches, la chaleur, l’absence de sommeil, le manque de ravitaillement, on peut se rendre compte de l’effort fourni par le Régiment.



La Marne - du 4 septembre au 2 octobre 1914.


Le 5 septembre embarquement en chemin de fer à Vitry-le-François. Le régiment débarque à Chavanges et gagne Saint-Christophe.



Sompuis - du 6 septembre au 10 septembre 1914.


Le 6 septembre, le mouvement de retraite est arrêté, le Régiment reprend sa marche en avant et est dirigé sur Rosnay-l’Hôpital. Le 7 septembre, marche sur Saint-Ouen et la côte 194 à 2.000 mètres au sud-ouest d'Humboville. A 16 heures, le Régiment est sur ses positions. A 18 heures, ordre d’aller bivouaquer à Brébant où l’on arrive à 22 heures. Le 8 septembre à 3h30, le Régiment regagne son emplacement de la veille à la côte 194. Le canon gronde, on attend le choc avec confiance. Il se produit à 12h30 et se traduit par une vive fusillade entre les éléments avancés. La nuit met fin au combat, le Régiment bivouaque sur place. Le 9 septembre, à 6 heures, le régiment se porte à l’attaque de Sompuis.

Dans les bois touffus, la marche est pénible et les clairières sont violemment bombardées par l’ennemi. Sous les couverts, de terribles combats singuliers s’engagent. A 18 heures le régiment se trouve encore à 2.000 mètres au sud de Sompuis. Plus de 100 hommes manquent. Le Régiment reste en position pendant la nuit. Le 10 septembre, au matin, la lutte reprend et à 12h30, le 3ème bataillon entre dans le village de Sompuis violemment bombardé par l’ennemi et encombré de blessés allemands. Les Allemands reculent, couverts par des rafales violentes d’obus de gros calibre, et c’est seulement à 19 heures que le Régiment peut déboucher du village et s’établir vers la voie ferrée. Le 11 septembre, c’est la victoire. Pressant les arrière-gardes allemandes, le régiment passe à Coole et se dirige à travers champs sur Torgny-aux-Boeufs.

Le 12 septembre, il traverse Coulmiers, Aulnay-l’Aitre et arrive à la Cense des Prés. Le 13 septembre, il est à Auve qui est entièrement détruit. Le 14 et le 15 septembre, il se trouve près de Laval. Le 16 septembre, il se porte par la voie romaine sur Cabane (2.000 mètres au sud-ouest de Perthes-les-Hurlus) où stationne le 1er bataillon. Les deux autres bataillons bivouaquent près de SommeSuippes.

Le 17 septembre, le Régiment se dirige sur Perthe-les-Hurlus et bivouaque dans les bois du sud du village. Le 18 septembre, il est relevéet regagne Somme-Suippes. Le 19 septembre, il est dans le Camp de Châlons, à l’Arbre-Chenu. Il y reste le 20 septembre. Le 21 septembre, après un repos de 3 heures sous les hangars de l’aviation, il repart pour Verzenay où il arrive le 22 septembre à 3h45, après une marche extrêmement pénible. Il en repart à 5 heures pour Bezannes où il arrive vers la fin de l’après-midi. Ce repos est court, dès le lendemain matin, le régiment va participer, en effet, aux opérations aux abords de Reims.



La Pompelle et Saint Léonard - du 23 septembre au 27 septembre 1914.


Le 23 septembre, à 9 heures, le Régiment est alerté et à 10 heures il se met en marche, direction le bois à 1.500 mètres au sud-ouest de Puisieux, où il arrive à 12h30. A 13 heures il reçoit l’ordre d’enlever le fort de la Pompelle et d’attaquer les positions ennemies vers la côte 118. Le Régiment se met aussitôt en marche en colonne de route par Puisieux et Sillery. Après avoir dépassé la station de Sillery, le 1er bataillon se forme en colonne double ouverte face au nord. Le 2ème bataillon s’échelonne en arrière, deux compagnies à la voie ferrée, les deux autres de chaque côté de la route conduisant de la station au Petit Sillery. Mais le bombardement par obus de gros calibre est tel que ces deux dernières compagnies ne tardent pas à venir chercher un abri derrière le talus du chemin de fer. Les pertes sont déjà sérieuses, et de nombreux blessés affluent vers le Petit Sillery. Le terrain est presque dépourvu d’abris, il est balayé par les balles et les obus, et la progression est très lente. Il est d’ores et déjà certain qu’il sera impossible, d’atteindre avant la nuit l’objectif éloigné assigné au Régiment. Cependant, les éléments de première ligne se sont sensiblement rapprochés de la grande route et d’Alger-Auberge. Il semble possible, à la faveur de la nuit tombante, de s’emparer par une attaque brusquée du fort de la Pompelle et de la ferme d’Alger.

L’attaque sur Alger-Auberge est déclanchée. Conduite avec une énergie furieuse, elle réussit pleinement. Peu après, les abords du fort de la Pompelle sont atteints et des éléments en occupent les glacis. De part et d’autre de la route de Cambrai et des ruines fumantes d'Alger-Auberge, Français et Allemands se fusillent, les baïonnettes sont rouges et le champ de bataille encombré de blessés et de cadavres. Le 24 septembre les Allemands prononcent une vigoureuse contre-attaque, nos troupes résistent.

Les troupes à l’Est du fort et aux abords d'Alger-Auberge sont contraintes de se replier jusqu’à la voie ferrée. A 6 heures, la contre-attaque est enrayée, le fort de la Pompelle nous reste. Mais l’ennemi le bombarde avec fureur, ainsi que le terrain occupé par nos troupes, les ponts et les passerelles sur le canal et sur la Vesle. A 13 heures l’ordre d’occuper et de défendre le secteur Saint-Léonard, Fort de la Pompelle est donné.

Le 25 septembre, pendant toute la matinée, grande activité des deux artilleries. A 15 heures, une attaque est appuyée par le 138ème Régiment d'Infanterie. La violence des feux ennemis fait échouer cette tentative.

Le 26 septembre, à 4h30, l’ennemi déclanche une attaque furieuse sur le front occupé par le régiment. Elle est exécutée par des troupes fraîches et des divisions d’élite, qui ont pour but de s’emparer du passage du canal et de la Vesle. Sous la violence de l’attaque, la 3ème compagnie se replit. L’instant est critique. Devant Saint-Léonard, l’ennemi a pris pour objectif le pont sur le canal. Mais pour l’atteindre, il a à traverser un terrain découvert plat d’une profondeur de cinq à six cents mètres sous le feu des défenseurs de Saint Léonard et du canal. Une fusillade intense éclate de toutes parts. L’ennemi ne peut avancer qu’au prix de pertes terribles. Les fractions qui cherchent à progresser sont décimées par nos feux, de nombreux cadavres jonchent le sol. Bientôt, reconnaissant leur impuissance, les Allemands se replient au nord du chemin de fer.

Le 27 septembre, nous progressons à notre tour, et nous reprenons les positions que nous avions perdues la veille et sur lesquelles nous nous retranchons solidement. Ainsi, non seulement l’ennemi a échoué dans ses attaques, mais il laisse entre nos mains plus de 180 prisonniers, qui le 26 septembre, avaient réussi à atteindre près du pont de Saint Léonard la berge nord du canal où ils avaient trouvé un abri. Dans les journées du 23 au 26 septembre, le Régiment avait perdu 14 officiers et 1.200 hommes

Le 29 septembre, le Régiment relevé se rend à Taissy. Le 1er octobre, la 23ème division quitte les abords de Reims pour le camp de Châlons. Le régiment cantonne le soir à Jonchery-sur-Suippes où il arrive à 23 heures. Le 2 octobre, il se réorganise. La guerre de mouvements est provisoirement terminée. La guerre de tranchées va commencer.







Pendant cette période Auguste MARLIANGEAS est porté disparu en septembre 1914 pendant la bataille de la Marne.

Le décès sera constaté le 11 mars 1915.

Il est inhumé au cimetière militaire de Moret à Courdemange, tombe 13. Il sera transféré à Vitry le François le 26 août 1922, au cimetière militaire tombe 833.